La projection de fresques lumineuses sur des monuments est une pratique qui se répand. Mais les projections ont toujours lieu sur les parois extérieures du bâtiment. Octophonia se démarque dans le fait que, pour les concerts, l’intérieur de l’abbatiale se transforme en un véritable écrin de lumière. Ses murs, ses pilastres, ses voutes et son dôme s’animent de fresques vivantes signées Julien Elbisser. Chaque tableau de l’artiste distille quantité de détails architecturaux et historiques de chacune des huit villes conviées pour ce festival d’exception.
Techniquement, il a fallu conjuguer avec l’étroitesse de l’intérieur de l’abbatiale : distances entre les projecteurs et les surfaces à animer ; projection d’une image plate sur des surfaces proches en relief comme les pilastres ou encore l’intérieur du dôme concave ; cohabitation des projecteurs et du public avec la nécessité d’éviter de l’étouffer avec la chaleur rayonnée et d’être le moins bruyant possible pour ne pas nuire à l’audition… Autant de difficultés qui font d’Octophonia un véritable défi technique, inédit en Europe. Toutes ces difficultés ont été maîtrisées et le défi assuré avec brio par la société T.S.E.
dirigée par Jérôme Bigeard.
Timides au moment du lancement des préludes, les spectateurs sont venus de plus en plus nombreux au fil des week-ends pour assister à ce spectacle magique. Durant une heure, ils ont été invités à un voyage dans l’espace et dans le temps sans quitter leur siège. Bercés par des chants signés Beethoven, Brahms, Fauré, Mozart, Mendelssohn, Schubert – pour ne citer que les plus célèbres – les spectateurs se sont retrouvés transportés en lisière de forêt, dans les Cathédrales de Saint-Blasien et d’Innsbruck ou encore dans la Stefanskirche de Constance... L’illusion était complète !